En ce soir d'hiver mardi 18 janvier 1831, Marie Anne PERDU s'apprête à se coucher. Deux fois veuve et âgée de 62 ans, elle vit maintenant seule dans le bourg de Montivilliers. La porte de sa petite habitation donne de plein pied sur la rue, et c'est avec inquiétude qu'elle entend toquer à celle-ci vers neuf heures du soir. C'est une heure bien tardive, mais néanmoins elle se décide à entrouvrir sa porte. Elle trouve face à elle une femme seule qui semble malade ou pour le moins indisposée, et qui demande à entrer pour se reposer quelques instants. N'écoutant que son bon cœur, elle permet à cette femme d'entrer, mais constatant que celle ci se trouve dans un état préoccupant elle part de suite chercher le docteur BONNET qui demeure dans le bourg.
Quand celui-ci arrive, c'est pour constater que la femme est en fait en phase d'accouchement. Quelques temps plus tard, vers une heure du matin, elle donne naissance à une petite fille. La mère choisira pour elle les prénoms de Marie Véronique.
Après une nuit passée à l'abri avec son nouveau né, la femme se décide à partir mais elle informe Marie Anne qu'elle ne peut garder sa fille avec elle. Elle propose à Marie Anne une petite rétribution si celle-ci s'occupe de Marie Véronique pendant quelques temps et elle assure qu'elle lui viendra en aide par la suite. Pour ce faire, elle lui laisse une somme de vingt francs pour couvrir les premiers soins. Etant dans l'indigence, Marie Anne accepte l'arrangement et, dès sept heures du matin, la mère quitte les lieux.
Deux jours passent sans nouvelles de la mère ; vendredi 21 janvier, Marie Anne se présente alors en mairie avec l'enfant et raconte sa mésaventure.
Marie Véronique X sera probablement confié à l'hospice de Montivilliers.
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